Fil d'arrivée

Jusqu’au bout de soi

pied

Préambule

« Ne laisse rien te désespérer ou te troubler; sache simplement que tout se réalise à la perfection et prends les choses comme elles viennent, sans te faire de souci. »

Eileen Caddy

Voilà une citation que j’ai gardée en tête le 22 septembre dernier, jour de ma course sur le parcours de 42 kilomètres du réputé Marathon de Montréal. Mais quelle folie! Oui, je l’admets c’est carrément cinglé! Mais comment ai-je pu en arriver là, moi qui suis une modeste coureuse du dimanche? C’est tout simplement le résultat d’une forte impulsion qui a émergée de mon enthousiasme suite à ma réussite du demi-marathon en 2012. C’est à ce moment, que tout droit de mes entrailles, se manifestait le désir d’aller encore plus loin en faisant l’expérience de courir un marathon au moins une fois dans ma vie. Cette puissante poussée, la même qui animait Forrest Gump[1], m’a donc amené à adhérer au défi que j’ai également proposé à d’autres coureurs tous aussi emballés que moi. C’est ainsi que je me suis donné l’objectif d’accomplir l’impossible, de battre mon propre record Guinness, de gravir le mont Everest et de marcher sur la lune afin de recevoir mes ailes directement des dieux de l’olympe, plumes que je pourrai ensuite placer sur mes souliers afin de courir aussi vite qu’Hermes!belieive

Pour sortir victorieuse de cette épreuve sportive, j’ai employé toutes sortes de moyens. Une fois la décision prise, je me suis inscrite à la course un an par avance afin de réserver mon précieux dossard; j’ai fait de nombreuses recherches; je me suis entraînée quotidiennement selon un programme et un plan minutieusement préparés; j’ai été suivi par dr. Claude Grenon, mon chiro, qui m’a remis sur pied plus d’une fois; j’ai également rencontré coach Mike Morin, entraîneur certifié du club de course Fartlek Action, afin d’obtenir son avis professionnel sur la faisabilité de mon objectif et recevoir des conseils sur ma démarche; j’ai consulté Florence ma nutritionniste afin d’ajuster mon alimentation à mon objectif; je me suis inscrite au club de Coureurs Sans Limite de St-Hubert dont j’ai reçu un support incroyable dépassant toutes mes attentes; et j’ai soumise ma mentor, l’impeccable Liliane Poirier plusieurs fois marathonienne, à une avalanche de questions pour me guider dans mon cheminement. Sans compter le support essentiel de mon conjoint, mes enfants, ma famille et mes amis coureurs, Sophie Nolin et Martin Caplette, et ceux du groupe Zone Course sur Facebook, toutes ces personnes ont contribué à me donner confiance et à assurer mon succès. Je suis tellement reconnaissante.

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De gauche à droite, le rock’n roll de Martine Trudel, Sophie Nolin et Martin Caplette. Ça déchire!

Quoique très stimulant ce trajet fut jalonné d’embuches. Soulignons notamment l’épuisement dû au surentraînement pendant la session automne-hiver sur un super tapis de course qui m’a complètement ensorcelé avec son fabuleux tableau de bord et m’a fait courir jusqu’à ce que je tombe K.O.; l’écart de vitesse observé à la baisse lors de ma transition passant du treadmills intérieur au pavé extérieur et la lourdeur ressentie à chacun de mes pas (à cause de l’absence du moteur de mon tapis magique sous mes pieds); l’annulation par les organisateurs de cinq courses officielles qui modifia toute ma planification et troua mon calendrier comme une passoire; ma foulure à la cheville qui m’immobilisa pendant plus d’un mois qui, par conséquent, provoqua l’annulation de ma participation à deux semi-marathons et m’a foutu toute une trouille en retardant le début de ma session d’entraînement spécifique; ajoutons la nécessité d’adapter ma course au port d’orthèses, ma collection d’ampoules aux pieds suite à de longues sorties; mon échec à un test de 30 km prévu dans mon plan, etc. Vous avez là de quoi à décourager tout coureur, et même celui dont la motivation est de béton. Vous comprenez donc le climat d’incertitude dans lequel j’ai évolué pendant toute l’année qui, à maintes et maintes occasions, a remis en question mes capacités à réaliser cet objectif que je chérissais de tout mon être.

Afin de maintenir ma vision claire et focalisée, outre ma constante recherche de solutions, j’ai médité à répétition des pensées positives et des mantras du style « Don’t you dare give up! », « I can & i will. Watch me. » ou encore, « Set your goals high, and don’t stop till you get there. », et mon préféré « Forget all the reasons why it wont work and believe the reason why it will! ». En dépit des obstacles rencontrés je n’ai pas abandonné. Chers lecteurs, aujourd’hui je souhaite partager avec vous le fruit de cette expérience qui m’a couronnée marathonienne et qui m’a fait devenir mon propre héros.

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La béatitude du coureur

Si vous aviez pu observer le réveil de la nature, la beauté du paysage et la tranquillité urbaine lors de mes sorties de course effectuées à l’aube, vous comprendriez pourquoi j’aime autant courir. Partir en pleine noirceur pour être témoin du levé du soleil et de la vie qui s’éveille est un privilège qui ouvre grand les poumons et me plonge dans des états de grâce assez intenses. C’est fou le sentiment de liberté que procure cette activité physique. À cela ajoutons l’augmentation du taux d’endorphine (l’hormone du bonheur) sécrétée pendant une session de course à pied et vous obtenez la recette parfaite pour devenir complètement « accro »! Oui, je dois avouer que je raffole de ces moments d’extase. En fait, le bien-être éprouvé avant, pendant et après une session est tout simplement divin. Et, par surcroit, ces sensations sont multipliées lorsque je participe à un événement officiel. Plus grand est le défi, plus les bénéfices sont puissants. Or, vous comprenez que LE marathon, l’épreuve suprême, est une expérience aussi grandiose qu’une renaissance. D’ailleurs tout juste avant notre grand départ sur le pont Jacques Cartier, un coureur chevronné m’a confié qu’« il y a la vie avant le marathon et la vie après le marathon. » Maintenant j’en saisis la profondeur.

Jour  « M »

Il est vrai que carburer au dépassement de soi est sans contredit une stratégie qui remplit une vie de bonheur. Il vaut mieux en faire son style de vie pour s’assurer une place au soleil. Mmm… le soleil. Est-ce bien l’astre manquant lors du grand jour Marathon? Effectivement, c’est un petit matin tout gris et pluvieux qui m’accueillait sur le grand pont. Cela contrastait avec mon état d’âme plutôt rayonnant comme deux ou trois sphères de lumière. Le mélange pluie externe et soleil interne m’a fait produire un arc-en-ciel en passant par toute la gamme des émotions; de l’inquiétude à l’excitation, de la confiance au doute;  Vais-je y arriver?  Mon corps va-t-il tenir le coup? La seule certitude qui m’habitait ce jour-là fut celle d’avoir fait le maximum pour préparer cette journée que j’ai attendue patiemment pendant un an. Je savais que tout ce qui me restait à faire était de donner le meilleur de moi et d’être fière quoi qu’il arrive. Je me disais que quelque soit le résultat j’étais déjà gagnante. J’espérais tout de même du fond de mon âme que tous les petits désagréments physiques ainsi que mes antécédents de blessures vécus pendant l’année ne m’empêchent pas d’atteindre la ligne d’arrivée les deux bras soulevés haut dans les airs. Je croisais donc les doigts des mains et même ceux des pieds pour attirer les bonnes grâces des dieux. Mais avant d’arriver, il faut partir.

À vos marques, prêts… attendez!

J’étais bien loin de la ligne de départ puisque j’étais positionnée au 19ième corral[2]. Heureusement que j’étais bien entourée. Selon Sportstats sur les 30 000 coureurs attendus dans les différentes épreuves (1 km, 5 km, 10 km, 21.1 km et 42.2 km), nous étions 11 636 aspirants semi-marathoniens et 2 916 aspirants marathoniens cordés en file indienne sur le pont Jacques Cartier. Attendant le coup d’envoi pour filer à toute allure, grelottant et réprimant mon énergie Rock’n Roll en fusion, j’ai eu d’enrichissantes discussions avec un cercle de coureurs qui s’est spontanément formé autour d’un feu « virtuel » imaginé pour nous réchauffer! Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître Marcel et Pierre dans mon champ visuel, deux amis coureurs de mon club de course  qui participaient également au marathon, épreuve qu’ils relevaient depuis plusieurs années déjà. Étant positionnés dans les premiers corrals, ils ont fait le détour simplement pour me saluer avant le grand départ et m’offrir leurs meilleurs souhaits pour mon premier marathon. Mais quelle gentillesse! Nous avons eu le temps de plaisanter et de rire ensemble. Rien de mieux que l’humour pour désamorcer l’exaspération de l’attente interminable du grand départ.

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Go les runnings!

Une fois le départ donné, comme des fourmis nous nous sommes précipités; en tout cas, nous avons bien essayés. Pris dans un peloton formant un entonnoir qui finissait en bouchon nous avons fait notre chemin en contournant les nombreuses, et parfois même immenses flaques d’eau qui parsemaient le parcours. On a beau essayer d’éviter de se mouiller les pieds, mais c’est peine perdue il pleut à verse. Merdouille! Voilà l’ingrédient parfait pour développer des ampoules! Je me dis qu’au moins c’est heureux d’avoir apporté ma casquette, car mes lentilles de contact n’auraient pas pu rester en place et j’aurai été obligé de m’orienter à la Mister Magoo![3] C’est long sur 42 km! Puis, mon sous-groupe de corral s’est dispersé et je n’ai plus revu aucun de ses membres. J’espère qu’ils ont tous eu du bon temps et un bon temps! « Tchin-tchin » amis coureurs!

Régulant minutieusement ma vitesse pour bénéficier de mes réserves d’énergie tout au long de la course, j’avançais le sourire aux lèvres et le bonheur bien accroché au cœur. Est-ce que je vous ai déjà dit que j’adorais courir! Radieuse, j’écoutais ma « play liste » que j’ai spécifiquement créée en fonction du kilométrage. Ah! Je me sentais invincible; bien oui Wonder Woman![4] Tu n’as que 5 km au compteur! Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir droit devant!  Ok ! Ok! Donc les deux pieds sur terre j’observais les coureurs tout autour de moi. Je me disais que c’était là un magnifique portrait à garder en mémoire, moi qui courait la plupart du temps en solo. Puis, sur la piste du circuit Gilles-Villeneuve, j’ai rencontré un septuagénaire avec qui j’ai échangé une conversation. Il réalisait son troisième marathon. Wow! Me voilà pris d’admiration pour cet homme affirmant se garder jeune en courant. Oui, oui, je le crois! Pour ménager son corps, il courait sur la bordure ainsi que selon une séquence par devant et à reculons. Il m’a confié mettre des éponges dans ses souliers pour épargner ses articulations. Bien merci mon cher monsieur! Je garde ce truc en tête au cas où j’aurais besoin. Qui sait, peut-être que ça règlerait mon problème d’ampoules? Après quelques minutes il retourna sur la pelouse et il poursuivit sa route. Bonne continuité!

Enfin voilà que j’atteignais le pont de la Concorde et posais le pied sur la grande île. Oups! Petit pépin sur l’horizon. Ah, mais quelle déception! Mon ipod ne me permettait pas d’accéder à la deuxième étape de ma « play liste »; j’avais prévu une étape pour chaque tranche de 10 km. Bon ok, je me répète la citation De Caddy « Ne laisse rien te désespérer ou te troubler; sache simplement que tout se réalise à la perfection et prends les choses comme elles viennent, sans te faire de souci. » Les kilomètres passent et maintenant c’est l’appel du manque de glucose qui se fait sentir. Comme un singe mon mental se concentre à présent sur la quête de bananes qui sont disponibles au 16ième kilomètre. Allez-up Super Monkey ball[5]! Tournant sur la rue Sainte-Catherine pour accéder à Maisonneuve c’est là qu’apparu le « ouille de mes ampoules ». Pour éviter que la douleur ne s’aggrave je m’aligna sur la ligne jaune banane (!), là ou le terrain est le plus à niveau. Ok, c’est bon. Quelques kilomètres plus tard, j’arrivais enfin à l’intersection qui divise les coureurs du demi de ceux du marathon. Oh yeah! Mon âme s’est automatiquement gonflée de joie! Pouvez-vous vous imaginer que c’est exactement à cet endroit l’année précédente que j’arrivais au fil d’arrivée en qualifiant les marathoniens de cinglés tellement j’étais épuisée par ma course? Je me demandais sincèrement comment ils pouvaient encore tenir debout après tout ce trajet?

C’est ici que ça commence

Eh oui, toujours debout et en bon état après 21 kilomètres, la route m’ouvrait grand les bras en se dégageant. Désormais les coureurs se faisaient nettement moins nombreux. En traversant cette étape, je prenais conscience de tous les efforts que j’avais fournis pour arriver exactement là à cet endroit que j’avais imaginé et visualisé toute l’année. Ancrée au moment présent avec une lucidité plus claire que la réalité, je formais une ligne avec deux autres coureurs à ma droite et ma gauche avec qui j’ai échangé regards, sourires et quelques mots. Nous constations tous les trois la même chose;  « c’est ici que ça commence ». Oui, le plus difficile reste à venir, mais quelle fierté d’être là où je suis. La puissance de ce sentiment m’a alors donné un élan incroyable. Le dos droit, le sourire aux lèvres et le cœur enveloppé d’une bulle de bonheur je courais et courais absorbant la distance. Au long du trajet, les encouragements des supporteurs rendaient le cumul des kilomètres moins lourd. Grâce à eux, j’ai gardé vive cette fierté d’être une coureuse du départ jusqu’à l’arrivée. Merci à tous!

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Oui, l’arrivée… Après 27 kilomètres, je commençais déjà à y fantasmer. J’avais l’impression qu’une deuxième couche d’ampoules s’était formée sous mes pieds qui s’étendait à présent à la plante complète. Au 33ième  kilomètre, la pesanteur ressentie à chacun de mes pas s’était bien installée. Depuis un petit moment déjà, je gardais le rythme en suivant une autre coureuse qui me servait de lapin[6]. Allez « Martine au pays des merveilles »! Suis ce lapin pour ne pas être en retard. Même si elle était tout à fait inconsciente du bien qu’elle me faisait, cette coureuse m’a permis de garder le focus sur la route plutôt que sur mes ÉNORMES ampoules qui me blessaient plus j’encaissais le millage. Hypnotisée par ce rythme militaire, certaines longueurs éprouvées sur le trajet furent complètement annihilées. Mais ce ne fut pas le cas à la dernière étape du long parcours.

Comme le boulevard Saint-Joseph est interminable! Sur approximativement trois kilomètres, l’aller s’est fait tout sourire. Pour ce qui est du retour, c’est une toute autre histoire. Au début, j’encourageais mentalement les coureurs de l’autre côté qui étaient déjà sur le chemin du retour. Bon dieu  que certains avaient mauvaise mine! Secouez-vous, vous êtes presque arrivés! Plus j’avançais, plus j’observais des coureurs qui s’arrêtaient pour s’étirer et marcher. Le visage creux, quelques-uns semblaient même tout en douleur. En tournant peu après le 35ième kilomètre j’ai vite compris tout ce que j’avais pu observer chez les premiers plus fatigués. Comme eux, je m’étais moi aussi transformée en zombie! À force de compenser pour mes pieds endoloris, mon genou droit s’était affaibli et me signalait par une douleur l’épuisement de mon corps. Avec un léger boitement, mes pas avaient rapetissés et ma tête était devenue tellement lourde à cause de cette sinusite qui avait pris de l’ampleur avec la fatigue qui s’accentuait. Mais le pire fut au 40ième kilomètre et c’est là que ma « play liste », spécifiquement montée pour garder mon moral fort et focalisé en fin de parcours, m’a vraiment manquée.

C’est ici que ça s’arrête

J’étais à bout de toutes mes réserves. Moi, l’incarnation même du bouddha rieur, j’avais momentanément perdu mon sourire. C’est bien là le signe que je n’en pouvais plus de cette route qui me semblait s’allonger sans fin. Je constatais avec désarrois qu’il ne m’était plus possible de suivre mon lapin qui courait plus vite que ce que mon corps pouvait me donner. J’étais complètement épuisée et, surtout, bouleversée par mes incapacités croissantes. Je décidais de ralentir et de marcher le temps de me ressaisir. J’ai vite constaté que même en trottinant les douleurs étaient trop intenses. Il ne me restait plus aucune autre option que celle de me « botter les fesses » et de courir jusqu’à la ligne d’arrivée.

Après vingt secondes je pris une grande inspiration afin de réunir assez de force pour me propulser; « Go! Martine! Va-y! ». C’est ainsi que j’ai retrouvé cette partie de moi qui m’encourageait à chaque seconde, à chaque pas. Heureusement que les supporteurs se fessaient de plus en plus nombreux. En dépit de la douleur, c’est grâce à eux que j’ai retrouvé mon sourire. « L’arrivée est proche. On ne lâche pas! », « Let’s go Martine! Continue! », « Allez t’es capable! ». Cependant, l’encouragement qui m’a permis de franchir dignement la ligne d’arrivée a été donné par un photographe. Il m’a remis sur mes rails lorsqu’il m’a crié « Lèves les bras !», ce que j’ai fait automatiquement! Woooo-ouuuuu! Oh yeah! J’ai retrouvé mon enthousiasme. Ah! Mais quel oasis pour les derniers mètres. Merci pour le « boost » et pour les belles photos mon cher!

À présent, les acclamations proviennent de partout. Depuis le couloir des champions, je vois apparaître la ligne d’arrivée. Et comme la voix des dieux, j’entends l’annonceur qui signale mon arrivée; Oui! Je suis au paradis!!! La fin de cette course est imminente! Wooooo-ouuuu!. «Allez Martine! Lèves les bras haut dans les airs tu y es! » me suis-je dis à moi-même. Et mes pieds se posâmes ENFIN sur le tapis d’arrivé. C’est un « Woooo-oooouuuu! » très fortement senti qui exprima l’explosion d’émotions que j’ai vécu à ce moment précis. La joie couplée au soulagement et la fierté entremêlée au sens de l’honneur ne sont que la pointe de l’iceberg de tout ce qui a jaillit en moi avec la puissance du geyser. J’Y SUIS ARRIVÉE! Wooooo-oooouuuuuuu! Puis, baignant dans cet état de grâce que j’aurais voulu éternel, j’entends une autre fois crier mon nom. Et voilà qu’à droite, le plus beau des groupes m’apparut; il y a mon homme et nos deux beaux enfants tous souriants qui me saluaient vivement. Alors là, j’étais vraiment arrivée.

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Gratification et reconnaissance

À vous raconter ainsi mon expérience, je replonge dans les sensations procurées par mon arrivée. J’ai la chaire de poule et les larmes aux yeux. Oui! Tout ça a bien valu le coup. Je me suis  bel et bien transformée en « Wonder Woman ». Et c’est tout à fait sans prétention que j’affirme le fait que je suis devenue ma propre héroïne. Mais quelle expérience incroyable que celle de courir le marathon! C’est une manifestation grandiose de dépassement de soi et tout un soulagement que d’avoir été jusqu’au bout de mon rêve, qui aurait très bien pu tourner au cauchemar. J’ai pris 4 heures 30 pour y arriver, un temps dont je suis très satisfaite puisque c’est 14 minutes plus tôt que prévu initialement. Mon but premier était de le compléter tout simplement.

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Au-delà du chrono, de la médaille et de la reconnaissance sociale, il y a la richesse des apprentissages que seul le vécu peut offrir. Avec la réalisation du processus qui m’a amené à relever ce défi et l’expérience proprement dite de courir le marathon, j’ai intégré bon nombre de leçons de vie et fait de belles prises de conscience. Par exemples, en passant la jonction au 21ième  km, j’ai compris que j’ai parfois avorté certains projets en croyant déjà être à la fin. Et pourtant non, je n’étais qu’à la moitié. J’ai également balayé tous mes doutes quant à la puissance d’accomplissement que nous possédons tous en nous-mêmes de réaliser l’impossible, à condition toutefois d’être courageux en dépassant les obstacles un par un, d’être constamment dans la recherche de solutions, d’oser le pas suivant et de persévérer. Le fait d’être bien entouré et supporté par des gens qui partagent la même passion permet de rester fort et centré sur son objectif. Par ma mise au monde en tant que « super-marathonienne-wonder-women », je suis une femme plus riche, plus forte et plus accomplie. Voilà qui conclu très bien ce chapitre de ma vie et cet article également. Maintenant, je peux passer à autre chose tout en continuant à courir comme une amazone pour le plaisir de l’exercice. Est-ce que je vais à nouveau courir avec les cinglés l’année prochaine? À vous de parier!

À bientôt chers lecteurs!

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Faites voyager la lumière: n’hésitez pas à partager cet article. http://www.fontainedelumiere.wordpress.com

[1] Forrest Gump est un film américain (1994) réalisé par Robert Zemeckis. C’est un film qui relate les  exploits de Forrest, personnage principal, qui compte notamment un périple de trois ans de course à pieds sans s’arrêter.

[2] Un corral de départ est le rang attribué à chaque coureur selon le temps qu’il estime prendre pour réaliser la course; les coureurs les plus rapides sont plus près de la ligne de départ. Au total, il y avait 24 corrals pour cet événement.

[3] Mister Quincy Magoo est un personnage de dessin animé crée en 1949 par John Hubley.

[4] Super héroïne créée en 1941 par William Moulton dans une bande dessinée américaine (All Star Comics). À l’origine elle est la princesse Diana d’une tribu d’amazones. Elle possède des pouvoirs surnaturels ainsi que des cadeaux des dieux grecs (lasso et bracelet à l’épreuve des balles). http://www.youtube.com/watch?v=QBQ_ie8ideo

[5] Jeu vidéo.

[6] Les lapins sont des meneurs d’allure, c’est-à-dire des coureurs qui  nous aident à garder le rythme en vu de terminer la course selon un chrono précis. Il y a des meneurs de course officiels et ceux que l’on cible soi-même spontanément pendant la course. Le lapin que j’ai suivi était un lapin que j’ai choisi personnellement.

4 réflexions sur “Jusqu’au bout de soi

  1. Martine !!! Quel récit de course…non quel récit de marathonienne ! Bravo, je te lève mon chapeau très haut. C’est toute une entreprise que ce 42k, même si on le court 1 kilomètre à la fois. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! Tu donnes de goût de chausser nos souliers de course même pour courir un marathon. Bravo pour le bel exemple de persévérance et de ténacité !

    Je prends le truc des éponges dans les runnings. J’en ai grandement besoin ! Et pour toi, mon truc pour les ampoules (que tu as peut-être déjà essayé): traiter tes pieds avec du citron…pas sur les ampoules mais pour ne pas en avoir.

    Bravo encore et merci pour ce superbe billet tout plein de bonheur que j’ai lu le sourire aux lèvres !

    Mimi

  2. Allo Mimi!!!! Oui, tout un récit de cinglé! Merci pour ton beau commentaire et je reçois de tout cœur tes félicitations. Alors, dès que mes pieds sont top je leur donne un traitement anti-rouille au citron. Sais-tu s’il faut le faire pendant longtemps avant que la protection soit efficace? À bientôt et merci de me lire! 😉 Martine

  3. Bon, ça vaut ce que ça vaut. Je ne l’ai jamais essayé parce que les ampoules, ce n’est pas un de mes problèmes…si ça marchait pour les douleurs articulaires, je me baignerais dans le jus de citron ! J’ai entendu parler de ce truc à quelques reprises (c’est peut-être que j’en aurai besoin un jour…) soit de se tanner les pieds avec du citron. Voici un article qui parle de différentes façons de venir à bout de ces fameuses ampoules: http://www.medecinedusportconseils.com/2010/04/29/les-ampoules-des-pieds-comment-les-eviter-comment-les-soigner/
    Bon tannage et j’espère que ça t’aidera. Faut que tu le cours sans ampoules ce prochain marathon 🙂

  4. OK! Merci pour le lien! En tout cas, j’ai de bonnes pistes de solutions qu’il faudra tester avant le prochain marathon! 😉 Imagine un marathon sans ampoules, sans sinusite et sans pluie. Oh! J’y rêve déjà. 😉 Et pour toi, côté articulation, je sais pas trop… il y a la crème du vieil indien… Baigner dedans… je ne sais pas non plus!!! Bonne recherche de solutions de ton côté. Merci encore! 😉

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