Préambule
Notre vie devrait servir à nous amuser à réaliser nos rêves, c’est-à-dire à exercer notre pouvoir de création et de manifestation. C’est en quelque sorte lui faire l’amour!
À la fontaine tout est plus calme et paisible. Dans le riche silence, l’âme se dépose doucement. Guidée par le mouvement harmonieux des jets d’eau, elle respire à nouveau à plein poumon. Cette bouffée d’air frais régénère la Vie qui circule en elle. En retrouvant son essence et ses aspirations, l’âme s’ouvre comme un bouton de rose qui s’épanouie. C’est alors que les illusions et les chimères s’annihilent une à une. Avant de toucher l’unité absolue, se succède le rêve, l’espoir, l’inspiration et l’aspiration. La quête du bonheur prend une dimension plus juste et profonde. Centrée dans l’être, elle ne tient plus à l’accumulation de biens, mais plutôt à la recherche de sens par la réalisation de soi. Ainsi, la vie n’est plus une lutte sans fin, mais plutôt un art, celui de la manifestation de ses rêves dans sa réalité. Porteurs de leur propre puissance, ils produisent et attirent une énergie qui leur est propre. La vie prendra mille visages et passera par une multitude de voies aussi surprenantes les unes que les autres pour répondre à ces espoirs de croissance. Ceci ajoute à l’excitation que fait naître l’exploration des «possibles» et l’anticipation de ses découvertes. C’est ainsi que des portes se referment tandis que d’autres s’ouvrent pour faire une place au vœu et au rêve.
Dure réalité
Cet état d’être fait contraste à celui du quotidien et de ses secousses provoquées ici et là par le rythme rapide de la vie qui bat à cent kilomètres à l’heure. Cette course effrénée propose d’accéder au bonheur par l’acquisition d’un avoir visant à mettre fin à ses tracas et à remplir ce vide de sens qui hante l’âme qui s’est éloignée de sa source. Le prix de chaque chose promet un bref moment de plaisir qui se retrouvera comptabilisé sur ce relevé mensuel. Vous savez, celui qu’on anticipe avec aversion? Une fois entre nos mains, les muscles du cou se crispent aussi fermement qu’une poigne de fer. Devant l’excès mal calculé ou l’imprévu, les fesses se serrent et la respiration se modifie. Elle peut même s’arrêter le temps d’absorber le choc. Un phénomène similaire se produit également lorsqu’un événement prévu (mais non souhaité) ou tout à fait inattendu rompt cet équilibre chèrement acquis et tenu à bout de bras en entraînant la résolution de problèmes, le changement, l’adaptation et le souci pour demain. Toute cette tension, cela vous dit quelque chose? Et si nous posions un regard différent sur la vie? Voilà ce que je vous propose.
Cher lecteur, je vous assure que ce rendez-vous sera plus doux! Dans cet article, je vous invite à vous connecter à vos rêves et à ressentir votre énergie de réalisation. Ensemble, nous définirons ce qu’est une «vie de rêve», celle que vous avez peut-être oubliée avec les années sous l’amas de vos nombreuses obligations ou, au contraire, à laquelle vous vous êtes accroché à tous risques et périls. Ensuite, je vous introduirai au processus de création qui permet de pénétrer le rêve et de le vivre concrètement. C’est un programme fort enthousiasmant n’est-ce pas?
Faire l’amour à sa vie
«Il y a deux types d’hommes. Ceux qui croient en leur rêve, et les autres».-Yoann Romano
Tout comme le Penseur d’Auguste Rodin, celui dont l’esprit est en profonde réflexion, pendant des années je me suis penchée sur ce que signifiait pour moi le fait de vivre une vie satisfaisante et heureuse. Je pressentais qu’il y avait bien plus à accomplir dans l’existence que le «métro, boulot, dodo». Il devait certainement y avoir un moyen d’épanouir sa vie sans la perdre à la gagner et sans être condamné à la pauvreté. Je ne pouvais pas me résigner à ce style de vie car le prix à payer était trop élevé. Faute de sens, je risquais de m’éteindre ou de brûler la chandelle par les deux bouts. Au contraire, ce qui m’apparaissait beaucoup plus stimulant c’est l’action de faire un vœu puis de souffler les bougies du gâteau d’anniversaire, ou encore, d’allumer d’autres chandelles avec cette simple flamme.
Sentez-vous la distinction entre les énergies? D’un côté il y a la lourdeur du quotidien, la fatigue accumulée qui consume la force de vie et de l’autre, l’énergie que génère la réalisation d’un rêve et la possibilité de la faire prospérer comme cette lumière partagée. Alors, après mûres réflexions, j’en suis venue à la conclusion que vivre une vie de rêve se résume à quatre éléments principaux:
- M’ouvrir à des expériences et opportunités qui m’honorent dans mes habiletés, talents, capacités, potentiel et intérêts, c’est-à-dire qui permettent ma croissance dans l’illimité des possibilités; c’est la réalisation de soi. En d’autre mots, je me donne la chance d’accomplir des activités que j’aime réaliser et qui me satisfont en explorant les voies de réalisation que j’imagine et visionne mentalement. Je tente ma chance à partir de ce qui est réaliste et accessible maintenant dans ma vie, puis de là j’avance. J’apprends à dire non à ce qui ne correspond pas à ces critères et j’ose prendre ma part du gâteau. Les moyens pour subvenir à mes besoins devraient idéalement provenir de cette réalisation. Cependant, je devrais être prête à modifier mon style de vie et à prendre certains risques pour faire place au meilleur; Jane Goodall le souligne très bien : «Laissez-vous guider par votre rêve, même si vous devez momentanément le mettre de côté pour trouver un emploi ou payer votre loyer. Et restez toujours ouvert aux opportunités de sortir du cadre pour mener la vie et faire les choses qui vous inspirent profondément… n’ayez pas peur.»;
- Choisir de me donner le meilleur afin d’accéder au meilleur. J’appelle cela «niveler vers le haut» l’action de faire des choix qui m’enrichissent à tous les plans (physiquement, mentalement, émotionnellement, affectivement, socialement et spirituellement). À elle seule, cette sélection accroit la qualité de sa vie. Pensez-y vraiment. Toute situation, même difficile comporte un choix plus avantageux qui allège notre vie d’un paquet d’inutiles;
- Faire confiance à l’ordre supérieur qui est à l’œuvre dans ma vie et qui me guide toujours vers ce qu’il y a de mieux pour moi, et ce même en dépit du fait que certains liens m’échappent. La Logique céleste ne concorde pas toujours exactement avec la mienne. Florence Scovel Shinn nomme cet écart le correctif de Dieu. Ceci ajuste notre vœu à la hausse pour qu’il sincère harmonieusement dans la dynamique de notre vie, et ce, afin de ne pas créer de précédents ni de dommages collatéraux. En d’autres mots, pour éviter que notre rêve ne tourne au cauchemar. Cette intelligence supérieure sait exactement ce qu’elle fait. Avouez que ce n’est pas toujours notre cas!;
- S’il y a écart entre ce qui est et ce que est espéré, le fait de croire en mes capacités à faire face à l’adversité m’est salutaire. Pour ce faire, tout en gardant ma vision de l’idéal qui m’inspire et en m’affirmant, je m’efforce d’accepter de suivre le courant de la vie sans lutter contre les événements qui surviennent. Je dois vous avouer que cela ne m’est pas du tout naturel. En bonne guerrière que je suis, il m’arrive de résister en m’accrochant. À bout de force, je finis toujours par jeter les armes: «bah, advienne que pourra!». Avec ce lâcher prise, j’apprends ainsi ce qu’est l’ouverture et la souplesse. La vie devient plus douce car un bon nombre de secousses sont ainsi évitées. L’âme pacifiée, j’avance alors en suivant la voie qui s’ouvre devant moi en m’inspirant de ce qui me semble juste à faire.
Du coup, avec ces quatre éléments réunis, j’ai la sensation d’être profondément aimée par la vie; elle est complice de mon bonheur. En choisissant le meilleur, je reçois le meilleur. Je m’emplie de gratitude, ce qui me donne l’impression de faire l’amour à ma vie, celle qui prend de l’expansion à chaque battement d’accomplissement. Puis, en retour, tout ce que je veux c’est lui offrir le meilleur de moi. Ce qui m’entraîne dans une spirale qui génère une force incroyable. Si j’éprouve tant de bien-être à faire ce que j’aime faire, c’est probablement parce que je suis à la bonne place à faire les bonnes choses. Qu’en pensez-vous?
Or, qu’est-ce qu’une vie de rêve si ce n’est tout simplement que d’exprimer sa propre perception d’une vie épanouissante en accédant progressivement aux moyens de la rendre possible. Cette définition du bonheur est donc personnelle à chacun et vous appartient. Elle n’est pas négociable, mais modifiable au fil de ses expériences de vie. Vous avez donc votre propre vision d’une vie de rêve, celle que vous méritez de vivre. Puisque chaque vie est unique, vous avez également vos propres critères. Quel est cet idéal que vous poursuivez? Pouvez-vous le définir clairement? Guidez-vous par vos fantasmes et rêves. Ils servent de modèles sur lesquels vous appuyer pour niveler vers le haut et atteindre un niveau de bien-être supérieur. Comme dans l’article «Pièce chanceuse», prenez le temps de vous détendre pour une autre rêverie et laissez votre imagination vous montrer le chemin. Si vous avez fait la visite guidée (article «1. Visite guidée» dans la catégorie porte d’accès), retrouvez cet espace de paix en vous rendant mentalement à la Fontaine de lumière pour méditer un instant sur vos rêves.
Adieu monde cruel!
Afin d’accéder à une vie meilleure et, comme ce vers emprunté de Shakespeare ou de cette chanson des Sœurs de Shakespeare, pour dire adieu à ce monde cruel, c’est-à-dire aux contretemps qui fait de l’ombre à son rêve de vie, il est nécessaire de faire le point sur sa situation. Cette mise à jour est avantageuse car elle met notre réalité en perspective; nous y voyons plus clair. Par la suite, il est plus facile d’installer ce projet de vie en révisant notre réalité à partir de cette nouvelle perception. Alors, voici quelque pistes de réflexion pour amorcer le processus.
Répondez spontanément à ces questions en étant honnête avec vous-même. Est-ce que je vis la vie que je rêve mener? Reprenez chacune de ses sphères (travail /bénévolat, vie personnelle, couple, famille, loisirs, vie sociale, etc.) et faites un rapide bilan de vos activités. Voyez avec qui vous les partagez et constatez la dynamique vécue. Notez ce que vous aimez et appréciez, se qui vous satisfait et vous horripile. Ne réfléchissez pas trop. Allez-y instinctivement. Comment ce compte rendu s’approche-t-il ou non de cette vie rêvée ou comment s’en éloigne-t-il? Qu’est-ce qui est trop ou pas assez ? Quels aspects doivent être modifiés ou bonifiés? Est-ce que le prix à payer semble juste? En vaut-il la peine?
Il y a quelque temps, vous avez formulé un vœu (article Mystérieuse fontaine). De quelle sphère de vie était-il question? Et de quel sujet traitait-il exactement? Quel objectif ou but souhaitiez-vous réaliser? Certes, le fait de choisir un objet à la fois sur lequel se concentrer est synonyme de réussite. Il et plus efficace de traiter un vœu à la fois. Par contre, pour chaque élément que vous venez d’identifier, vous pouvez les représenter par une pièce afin de les garder à l’esprit. Priorité oblige, vous y reviendrez en temps venu.
Évidemment, il faut rêver pour s’inspirer et atteindre notre plus grand potentiel. Toutefois ce n’est qu’une première étape. Ensuite, nous devons formuler le tout en objectif, trouver les moyens de le manifester concrètement dans notre vie à partir des conditions actuelles et faire le nécessaire pour que le rêve se réalise. Si vous n’arrivez pas à mobiliser l’énergie pour se faire, c’est probablement que ce rêve n’est pas prioritaire ou bien que vous devez libérer du temps et de l’espace pour vous y consacrer sérieusement. Il est toujours bon de faire du ménage afin de nettoyer sa vie de tout ce qui l’encombre et qui n’est plus utile. Référez-vous à l’article « Pouvoir réel ou pensée magique: comment savoir si je me leurre?« . Il présente une liste de motifs qui freinent son pouvoir d’agir. Comme ce doigt qui pointe l’idéal et qui nous montre la direction à suivre, nous pouvons nous appuyer sur le pouvoir de création qui manifeste graduellement le rêve. Ce n’est rien de laborieux ou hors de votre portée car vous utilisez déjà ce pouvoir. Il s’agit simplement de le conscientiser pour créer exactement ce que vous espérez vivre.
Permettez-moi de vous tenir en haleine puisque notre rendez-vous tire déjà à sa fin. Le prochain article nous permettra d’approfondir ce pouvoir qui engendre cette vie de rêve que vous espérez. D’ici-là faites l’amour à votre vie! Fermez les yeux le plus souvent possible et voyez ce nouveau monde s’animer sur votre écran mental. Vous êtes l’acteur principal de votre vie, celui qui prend les reines et la dirige au gré de vos aspirations. Ce n’est ni le patron, le temps, l’argent, les difficultés ni le conjoint, l’ex-conjoint ou les enfants qui la régisse. Vous en êtes le maître.
À bientôt!
© 2012, Martine Trudel